mardi 30 octobre 2012

Dans l'atelier de calligraphie

Quelques vues de l’atelier de calligraphie arabe  baignant dans un intermède de musique sur fond de calligraphie arabe. 


 
 





































Autre vue de l'assistance 




















A l’arrière, quelques planches d’écritures réalisées par Samir au cours de son séjour à Øyer.
Celle de droite représente le mot هو  
Celle de gauche représente le mot هي  
Samir a représenté les lettres de l’alphabet arabe dans toutes les situations possibles:
au début, au milieu et à la fin du mot, attachées à d’autres lettres ou tout à fait indépendantes.
Dans cette photo, c’est surtout la lettre B   ب  qui est mise à l’honneur…  Pas de majuscules en arabe, les lettres n'en ont pas besoin, semble-t-il... Elles ont toutes le même statut.A l’extrême droite, le mot calligraphié est نعمة    ;  il signifie grâce.

samedi 27 octobre 2012

Le jour où les Norvégiens se sont mis à écrire en arabe...


Samedi - LØRDAG
Nous voilà arrivés au jour J de l’atelier de calligraphie arabe et de la causerie sur le Printemps arabe, l’événement qui, entre autres motivations plus individuelles, nous a tous mobilisés et réunis dans la demeure d’Øyvind.
Depuis le matin, la maison résonne de mille et un bruits.
Tout le monde s’est levé tôt  et dès huit heures, nous étions tous habillés et fin prêts, installés autour de la table de la cuisine pour un petit déjeuner rapide.
Øyvind était partout, très affairé. Outre l’atelier de calligraphie et la causerie autour du Printemps arabe, il avait prévu de recevoir à déjeuner tous les participants à cette journée de rencontre, d’où beaucoup de préparatifs de logistique alimentaire de dernière minute. Il avait également invité un jeune couple de musiciens bien connus dans la région, une violoniste et un accordéoniste qui s’étaient engagés à jouer des morceaux de musique traditionnelle et folklorique norvégienne.
Autour de la maison, il y a une agitation grandissante, des voitures qui arrivent, des portières qui claquent, des pas rapides qui foulent le gravier.
On entend des va-et-vient continus devant la maison et sous les fenêtres de la cuisine, des voix rieuses qui fusent, elles parlent norvégien, bien sûr … Ceux-là sont nos apprentis calligraphes, des amoureux de la culture arabe et islamique qui se présentent, nombreux. Finalement ils seront une trentaine de curieux à vouloir être initiés à l’art de la calligraphie et à discuter des perspectives des révolutions arabes, une majorité de femmes d’origines ethniques et nationales diversifiées, des Scandinaves, bien sûr, Norvégiennes, Suédoises, Danoises et Finlandaises mais aussi des Baltes et quelques Afghanes, Pakistanaises et Arabes.

في مسألة الخط العربي

La calligraphie arabe…
Comme chacun sait, le mot calligraphie vient du grec Kallos, qui signifie beauté, et de Graphein, qui signifie écrire.
La calligraphie c'est l'art de la belle écriture, l'art de bien former les lettres de l’alphabet. Tout le monde s’entend pour dire que c’est un art magique lié non seulement à la technique, l'habileté du maître, mais aussi à sa personnalité spirituelle et morale.
Comment comprendre l’art de la calligraphie arabe…
Telle est la question que Samir entend exposer aujourd’hui
Tant du point de vue de l’émergence et de la raison d’être de cette forme d’activité artistique, historiquement et philosophiquement
Que du point de vue de l’apprentissage pratique de l’art d’écrire, de l’attitude ombrageuse et décourageante du maître calligraphe ainsi que ses multiples mises à l’épreuve et de la voie qu’un apprenti calligraphe se doit de suivre le temps de son apprentissage.
De plus, l’interdiction par l'Islam de représenter des figures humaines a conduit les Arabes à développer de manière très riche et diversifiée la calligraphie pour exalter la parole de Dieu.
L’apprenti calligraphe, raconte Samir à un public toute ouïe, doit être déterminé et obstiné des années durant, le temps pour le maître de mettre à l’épreuve sa détermination et le sérieux de son désir d’apprendre. La voie qu’il devra suivre sera pleine d’embûches et de frustrations. Longtemps, il ne rencontrera que dédain et sourde oreille. Le maître refusera de lui répondre, de lui ouvrir la porte, n’en aura que faire de son insistance, ne lui accordera aucune confiance… Il lui faudra donc persister dans son désir d’apprendre auprès du maître et de vivre dans son ombre, quémander humblement le privilège de le servir, refuser de se laisser gagner par le découragement et le désespoir, ne pas se laisser entraîner à renoncer et à abandonner...
Samir raconte le difficile chemin de l’apprenti calligraphe en arabe, à un auditoire attentif qui ne comprend pas cette langue mais qui se passionne de toute évidence pour le destin de notre amoureux de la calligraphie.
Mona traduit simultanément en anglais, le plus fidèlement possible ; Michel et moi aussi, lorsqu’elle bute sur une expression, cherche la formulation appropriée et se tourne vers nous pour demander conseil. 
Parfois Samir intervient aussi et, fait qui ne manque pas de surprendre vu qu’il dit ne pas connaître l’anglais, reprend et corrige ce qui lui semble erroné dans la traduction donnée par Mona d’une idée qu’il vient d’énoncer.
Maintenant que notre séjour tire à sa fin, j’ai la conviction que Samir, s’il continue de refuser de s’exprimer en anglais, n’en est pas moins capable de comprendre cette langue. Je crois que ce qu’il aime surtout, c’est écouter, se construire un point de vue et garder le silence.Peut-être que c’est de cette manière qu’il parvient à sauvegarder sa liberté, à se rendre plus libre vis-à-vis du monde extérieur et de lui-même aussi.
 Pourquoi la calligraphie ? Samir a alors brièvement présenté l’histoire de la calligraphie.
A l’origine, la calligraphie est considérée comme un art enseigné par Dieu à l'homme.  Par essence, elle est un moyen de l'honorer.
Vers le VIIIe siècle, la connaissance de la fabrication du papier permit l'essor d'un véritable art du livre. Et c’est d’abord et surtout les versets du Coran que l’on calligraphie. Dans leurs premiers textes, les calligraphes firent usage d'une écriture coufique, « penchée » et rigide, puis, vers la fin du Xe siècle, les lettres deviennent de plus en plus décoratives.
Le cursif remplacera le coufique vers le XIIe siècle : les lettres étaient alors devenues plus souples, les compositions plus savantes et les décors abstraits plus envahissants.
Depuis lors, les Corans n'ont jamais cessé d'être richement décorés.
Samir ayant terminé sa présentation, tous les participants ont reçu un matériel de calligraphie individuel – papiers, crayons pastel, stylos à encre de chine, etc. – et se sont efforcés d’apprendre à écrire leurs noms en arabe à côté de leurs noms en caractères latins ; et ça marchait très bien dans l’agitation générale, la participation de tous et un tapage indescriptible…
L’une des suédoises était tellement douée et écrivait si bien qu’Ebba lui dit très sérieusement : « Tu dois avoir un arabe en toi »…  Tout le monde a beaucoup ri, peut-être à cause du double sens de la réflexion…  
Quand la séance s’est finalement achevée, chacun était en possession, en plus de ses propres exercices, d’une planche portant son nom en arabe que Samir avait calligraphiée, datée  et signée. 
J’imagine qu’on se souvient mieux des choses du passé quand on a un témoin ou un marqueur des activités entreprises en ce temps-là.  




































Lui
selon Samir






































Liberté
un thème cher à Samir, qui sera l'objet d'une exposition à Beiteddine durant l'été 2012, et dont Samir présentera non loin de 104 variations, à ma connaissance.

vendredi 26 octobre 2012

Vendredi (Fredag)


Dernier jour avant le jour J
L’atelier de calligraphie se tiendra demain et Samir continue de préparer ses toiles, passe en revue l’accrochage, bouge certaines planches, réfléchit à haute voix, parle tout seul, le tout dans une atmosphère très ludique pour tous… Mais tout bien considéré, il me semble plutôt fébrile et épuisé.
Il ne sortira pas ce matin, il a besoin de repos, nous dit Mona.
Michel non plus  ne quittera pas sa chambre, mais pour d’autres raisons ; il prépare la conférence qu’il donnera sur ce que la presse appelle le « Printemps arabe » et rassemble les matériaux déjà réunis pour le reportage sur la Norvège qu’il publiera une fois rentré à Beyrouth.

Nous voilà donc esseulées, nous les femmes, sans obligations d’aucune sorte,
Et libres de nous occuper comme il nous plaît
Le temps d’une grande matinée…
Nous irons donc nous promener à Lillehammer.
Øyvind devait prendre sa voiture chez le mécanicien – une Honda rouge qui a des problèmes de démarrage –  et participer à une émission de télévision dont le thème portait sur les épisodes de télé-réalité et sur l’engouement des jeunes scandinaves pour ce type de programmes.
Pour l’occasion, il avait fait quelques efforts pour soigner sa tenue : un chapeau noir à larges bords, une chemise blanche, un pantalon de couleur sombre  et un court manteau noir, des bottes hautes…
Avec ou sans chaussettes aux pieds ?
Je ne saurais trop m’avancer.
Quelles pouvaient donc bien être les raisons qui poussaient une partie de la jeunesse norvégienne à  se donner en public dans des scènes ordinaires de la vie quotidienne, jusqu’aux plus intimes et privées ou à tenir à en être témoin ?
Pourquoi ce type d’émissions que sociologues et psychologues de Norvège et d’ailleurs  s’entendent à qualifier de « poubelle »,
« pure exhibition de chair fraîche et de pulsions qui offre un spectacle pitoyable »
« métaphore du monde global où ce qui est mis en scène, c'est la jetabilité, l'interchangeabilité et l'exclusion »
ou encore de « banalisation du banal »,
Pourquoi donc ce type d’émissions attire-t-il tant d’adeptes, de producteurs et de défenseurs ?
Nous en avons discuté en chemin et je me souviens que nous avons beaucoup ri avant de conclure, puisque nous arrivions à destination, qu’exhibitionnisme et voyeurisme étaient les deux faces d’un même souci de visibilité et de curiosité d’érotisme qui préoccupe les jeunes et les ados notamment mais pas seulement …
Øyvind nous a déposées devant la municipalité de Lillehammer et nous avons alors erré dans les ruelles de l’ancienne ville et autour du musée pendant de longues heures, à la recherche de cadeaux typiques pour la famille et les amis.
Beaucoup de choses attirantes dans les devantures des magasins mais à des prix malheureusement très élevés…
Anna et Amanda nous ont rejointes un peu plus tard
Anna est grippée, elle a de la fièvre mais tenait à nous retrouver.
Amanda semblait un peu triste, pensive et ailleurs, besoin de réfléchir à haute voix peut-être, et d’en discuter avec Anna sans doute….
Nous avons continué nos pérégrinations et notre recherche du cadeau sublime …
Le temps était instable.
Entre deux averses, le soleil se mettait à briller et puis s’éclipsait à nouveau ...
Sur la place devant la mairie, des dizaines de fleuristes et d’herboristes avaient monté leurs tréteaux, et tendu un auvent de toile pour protéger des intempéries les fleurs et les plantes, les étals de fruits et les pots d’épices… Nous avons acheté un pot de persil et un autre de menthe. Ici, ce type de plantes est vendu empoté, avec sa terre.

Øyvind est revenu, la voiture est réparée. L’émission a été très plaisante, nous a-t-il dit, sans plus. Il en riait encore.
Anna et Amanda ont repris le bus pour rentrer chez elles et nous sommes retournés à Øyer, l’après-midi finissant.
Il pleuvait toujours, la maison était enveloppée de brume, tout était silencieux, rien n’avait bougé dans la cuisine où nous avions l’habitude de nous tenir la plupart du temps…
Mais qu’étaient donc devenus Michel et Samir ?
Les hommes étaient toujours retranchés chacun dans sa chambre, Samir mi-boudeur, mi-soulagé d’avoir été esseulé la journée durant, et Michel en train d’écrire. Je crois même que l’un et l’autre ignoraient qu’il y avait quelqu’un d’autre dans la maison….
Mais tous deux ont vite fait de s’habiller et de nous rejoindre dans la salle commune dès que nous nous sommes manifestés …

Nous avons préparé le repas, puis lavé à grande eau et équipé deux chambres pour les trois invitées  qui devaient passer le week-end avec nous.
Une autre amie d’Øyvind, Anna Maria, devait nous rejoindre dans la soirée et Bjarne s’était chargé de la ramener de Lillehammer où elle devait débarquer tard dans la soirée.  Elle devait venir par avion de Bergen, à l’ouest de la Norvège, prendre le train à partir d’Oslo jusqu’à Lillehammer où Bjarne l’attendrait. Toute une organisation qu’Øyvind avait mise sur pied et un très long trajet pour Anna-Maria …
Ces tâches terminées, nous avons attendu tranquillement la venue d’Ebba et d’Elbjorg ainsi que celle de Bjarne et Anna Maria, tout en mettant les dernières touches à l’atelier de calligraphie, accrochant les planches que Samir avait conçues et calligraphiées durant ces quelques jours, disposant les tables de travail et le matériel de calligraphie à l’usage des apprentis calligraphes. L’ambiance était très agréable, concentrée, chacun y mettait beaucoup de cœur et toutes ses facultés.
Arrivée tardive et sous la pluie des invitées tant attendues.
Ebba conduisait malgré ses difficultés articulaires qui la faisaient souffrir, disant que sa « partie rhumatismale » souffrait, certes, de l’intrusion persistante du mauvais temps et de la pluie en cet été 2011 mais que, « Rassurez-vous. J’ai d’autres parties qui se portent très bien ».
Elbjorg était exubérante et d’excellente humeur. Elle restait fraîche et dispose malgré toutes les tribulations d’une longue journée de voyage par remps de pluie.
Discrète et réservée Anna Maria, finalement arrivée, est une longue jeune femme aux cheveux bruns, sans doute la plus jeune de tous les occupants de la maison d’Øyvind ce soir-là.  

Ambiance de joie et d’intimité pleine de rires, de commentaires intelligents, d’amitié et de créativité ; beaucoup d’entente et d’harmonie entre tous, bien que Samir et Mona rencontraient Ebba et Elbjorg pour la première fois…
Quant à Anna Maria, à l’exception d’Øyvind, personne ne la connaissait auparavant. Elle était une découverte pour nous tous.
Dîner traditionnel norvégien, sous la lumière des bougies qui font désormais plaisir à tout le monde, une pratique que personne n’a eu de difficulté à adopter...  
Øyvind avait concocté un plat typiquement norvégien, agneau – pommes de terre – chou accompagnés d’une sauce pimentée, le tout rythmé par d’innombrables toasts et souhaits prononcés au cours du repas, toujours aussi créatifs et souvent farfelus.










  


























Øyvind et Anna Maria dans la cuisine d’Øyvind, une fois la vaisselle terminée, les assiettes et autres plats séchés et rangés, les détritus prêts à être emportés...

jeudi 25 octobre 2012

Ensemble en vadrouille



















Mona, 
ma compagne de route en ce voyage,
Mona au regard inquiet, 
plein d’attente et de curiosité, 
de défi et du désir de plaire… 



















Samir, poète et calligraphe, 
un grand artiste, 
ici dans la cuisine d'Oyvind, 
un peu grippé ce jour-là.

























Michel et Samir, essayant de lire le  journal local où ils apparaissent en photo pour annoncer la tenue de l'atelier de calligraphie  arabe et le présenter
























Michel et Øyvind, dans le bateau canotant dans le fjord d'Oslo.


Les vagues, par Edvard Munch

Les vagues par E. Munch

Des vagues…
Il y en aura surtout dans le Fjord d’Oslo où nous prendrons un bateau
pour une promenade sur l’eau, entre les innombrables îles qui flottent sur l’eau.
Mais ce ne sera pas pour tout de suite, dans quelques jours seulement.
Auparavant, il y aura la visite à Øyer d’Ebba, d’Elbjorg et
d’Anna-Maria,
le temps d’un week-end,
ainsi que la journée mémorable de l’atelier de calligraphie
et la causerie sur les révolutions arabes.
Mais cela,
C’est une autre histoire.
Il faut vraiment que j’y travaille.
























Quelques uns des bateaux de plaisance,
à l'arrêt dans le fjord d'Oslo...
Un espace surprenant et indescriptible finalement. 
Pas beaucoup de vagues ce jour-là de septembre 2012.

mercredi 24 octobre 2012

En amont d'Øyer

C’est le nouveau cimetière d’Øyer
Sa grille d’entrée est noire, elle a la forme d’un drakkar.
Il ne comporte qu’une seule tombe jusque-là
Mais on y a planté beaucoup de jeunes arbres, 
protégés par des planches de bois reliées à l’arbre et entre elles par des rubans noirs…






































Un poète a composé un petit poème qu’Øyvind a fait graver sur la pierre du monument qui abrite la cloche du cimetière. 

Ce poème dit que les jours passés 
sont à jamais,
qu’ils se sont réfugiés en ce lieu, 
pour toujours,
que la cloche en est l’écho
et que cet écho durera l’éternité même…








Toujours dans le même cimetière…


Un jeune arbre à feuilles persistantes et à baies rouge vif, éclatantes …
A but décoratif me dit Michel
Peut-être est-ce un genre de houx… Ou des arbres de canneberge (cranberries), mais j'en doute un peu, les fruits sont comestibles, les Canadiens en font grand cas, ils en font du jus aussi, ils auraient des vertus curatives.





































Nombreux sont ces arbres dans le cimetière 
et partout à Øyer,
Autour de la maison d’Øyvind aussi. 

mardi 23 octobre 2012

Le parc Vigeland

Au cœur d’Oslo, le parc Vigeland, immense et entouré d’une haie d’érables,originellement connu 
sous le nom de Frognerparken. Il rassemble les oeuvres d'une vie de travail de Gustav Vigeland (1869-1943)
et compte plus de 200 sculptures grandeur nature, faites  en bronze, granit et fer forgé.
Gustav Vigeland avait également conçu et dessiné l'architecture du parc qui portera son nom. 
Il travailla ce projet durant plus de deux décennies, jusqu'à sa mort en 1943.

L’une des sculptures les plus impressionnantes du parc est le Monolithe, soit monolitten en norvégien
C’est une colonne de plus de 14 mètres de hauteur, sculptée en une seule pierre, consistant en 121 figures humaines.

Qu’a donc voulu dire Vigeland ? 
De nombreuses interprétations existent sur le sens de cette sculpture : la résurrection de l'homme, la lutte pour l'existence, l'aspiration humaine vers les sphères spirituelles, la transcendance de la vie de tous les jours et la répétition cyclique, notamment.   
Le Monolithe est entouré de 36 groupes en granit dépeignant le cycle de la vie. 
Chaque sculpture inclut au moins deux figures représentant l’homme dans une variété de situations et de rapports humains. 
Les groupes montrent une grande créativité de composition et de formes. 


Jeudi (Torsdag) en ballade autour de Ringebu


Quelques images encore d'une région très charmeuse où nous avons passé toute une journée fianalement, parce qu’elles disent beaucoup de choses et éclairent les mots qui deviennent alors parlants.






































Rūn ou Rune… 
C’est un caractère de l'ancien alphabet scandinave. Rūn, signifie « mystère » ou « secret » et cela est plus visible dans l’un des mots dérivés – Raunen – qui signifie « murmurer » ou « parler en secret ». 
Ce tableau montre les équivalences entre les caractères des deux alphabets scandinaves, contemporain et traditionnel. D’étranges voyelles dans l’ancien alphabet… Leurs formes et leurs sons diffèrent complètement de celles et ceux des voyelles latines… 



































C’est au cours de la balade dans la région de  Ringebu que je suis tombée sur ces tableaux des caractères runes, parmi plusieurs autres tableaux d'ailleurs. Les runes couvrent les murs d'un vaste espace réservé à l'éducation des petits et des grands, qui remonte à des temps anciens et qui est devenu aujourd'hui une sorte de musée.



































Toujours en ballade du côté de Ringebu. 
Le paysage est vraiment très beau. 


lundi 22 octobre 2012

Quatre noms magiques...


Henrik Ibsen,
Edward Grieg,
Edward Munch,
Gustav Vigeland…

Quatre noms magiques
Outre les deux poètes norvégiens que j’avais déjà lus, traduits en anglais,
Olav Hauge et Rolf Jacobsen,
ces quatre grands artistes marquent ma découverte de la Norvège.
C’est sur le travail de Vigeland que je vais me pencher à présent,
bien que l’essentiel de ce travail soit rassemblé à Oslo,
que nous sommes toujours à Øyer et
que nous n’irons à Oslo que dans quelques jours.

Mais vous l’avez déjà compris, la mémoire n’est pas linéaire et mes souvenirs
affleurent à mon esprit selon une cohérence propre à eux…

Au cœur d’Oslo, le parc Vigeland, immense et entouré d’une haie d’érables,
originellement connu sous le nom de Frognerparken.
Il rassemble les oeuvres d'une vie de travail de Gustav Vigeland (1869-1943)
et compte plus de 200 sculptures grandeur nature, faites  en bronze, granit et
fer forgé.
Vigeland avait également conçu et dessiné l'architecture du parc qui portera
son nom.

dimanche 21 octobre 2012

A glint in the night


When departing is not leaving
When absence turns into presence
When silence induces shouting
...
It's black crosses time
An infinity of crosses
The city is flooded with marching crosses and bars.

 


vendredi 19 octobre 2012

Avec Torbjørn Kvasbø dans son atelier de céramique


Un corps

Le voilà ce corps
Blanchâtre,
Lisse mais boursouflé,
Comme si on l’avait pelé…
C’est le corps d’un homme.
Il est énorme
Presque complet,
Mais il n’a plus de tête
Il doit peser une tonne.
Enflé et éviscéré,
Éclaté par endroits,
Il cache mal les déchirures
Eclatements, 
Incisions,
Boursouflures
Plaies
Qu’il porte au plus profond de ses entrailles et révèle quand même.
Sa présence est tellement forte 
Qu’on  pourrait croire qu’il soulève son bassin
Respire..

Toujours le corps humain,

Ou l’une de ses parties,
Celui d’un homme
Ou d’une femme …
Mais cette fois-ci
Ne subsistent
Que ses boyaux
Ils sont à l’air
Ils continuent de  proliférer
Et de s’organiser …
Y aurait-il une limite à cette énergie
incontrôlée
dont la puissance  imprévisible reste inconnue ?
(De l’exposition
« Le cru et le cuit » )

P.S. Je ne suis pas parvenue à intégrer les photos de ces deux oeuvres de céramique dont je vous parle. Peut-être plus tard....

jeudi 18 octobre 2012

La Stave Church de Ringebu


A Ringebu se trouve aussi une ancienne église du 13ème siècle en voie de restauration que nous avons également visitée le lendemain ; les Norvégiens nomment ce type d’église Stave Church.
Au moment même, je n’ai pas demandé la signification de ce nom et j’ai oublié de le faire par la suite. Ce qui avait retenu mon attention dans cette église où s’activaient plusieurs techniciens, parce qu’il me semblait étrange et particulier, païen en quelque sorte, c’était d’y trouver à l’entrée de l’autel et l’encadrant, de grandes statues du roi et de la reine de Norvège de cette période…
J’ai cherché une explication une fois rentrée à la maison et j’ai finalement compris la raison de la présence dans l’église de statues non religieuses si richement ornées et coloriées….
C’est le roi Christian III  qui avait imposé, dès 1537, la croyance luthérienne au Danemark et à la Norvège, alors partie intégrante de son royaume.Il avait décrété que tous les Norvégiens seront luthériens et il n’y eut pratiquement aucune opposition populaire à ce décret. La couronne s’était emparé des biens de l'Eglise catholique dont les lieux de culte avaient alors été abandonnés ou détruits.
Fusion donc de l’Église luthérienne et de l’État, qui perdure jusqu’à aujourd’hui. D’où les statues du couple royal de part et d’autre de l’autel, afin que se perpétue la mémoire de ce roi éclairé et très aimé du peuple norvégien, bien qu’il ait été danois …
Aujourd’hui, je sais qu’une église est qualifiée de stave (du norvégien stav) lorsqu’il s’agit d’une église médiévale construite uniquement en rondins et planches de bois autour de piliers ou poteaux en bois également et qui supportent la voûte.
C’est donc la technique de construction qui donne son nom à l’église.
Mise à part la Norvège où ces églises existent toujours, seule la Suède compte une église stave qui a résisté au temps. 



















L'une des façades de la Stave Church de Ringebu.





































A l’avant de la Stave Church de Ringebu, de l’autre côté de la route, se trouve le cimetière, un vaste espace fleuri et entouré de platanes dont les feuilles caduques avaient les couleurs de l’automne, volaient dans tous les sens et jonchaient le chemin ...Michel et moi en avons ramassé toute une brassée de toutes les tailles aux couleurs de l’automne.Une fois rentrés chez Øyvind, nous les avons mises à sécher entre les pages de journaux norvégiens.
Ici les plaques commémoratives du cimetière sont debout, faciles à lire, disposées comme si elles étaient adossées sur un chevalet de peinture…
Elles sont en pierre et portent gravés les noms, dates et épitaphes de ceux qui s’y trouvent.
Øyvind m’a dit que deux de ses paroissiens y dorment.