samedi 10 novembre 2012

Rentrer chez soi


22 septembre deux mille onze
Il faut partir à présent, quitter cette ville et rentrer chez soi
Plus lourd ou plus léger ?
Il est déjà midi et la lumière du soleil est si éblouissante que mes yeux  se ferment
Je suis debout dans la rue
Immobile
J’attends le bus qui doit nous rendre à l’aéroport
Nous attendons tous les quatre
Esseulés et silencieux
Enfermés dans nos pensées
Un bus dont on dit qu’il n’est jamais en retard, jamais agité, jamais vide…
J’entends des voix qui chuchotent
Des rires étouffés
Des valises qui roulent sur l’asphalte de la chaussée
Une portière qui claque
Le moteur ou les freins des voitures qui filent
L’horloge qui sonne l’heure, douze coups, il est midi
Le feu rouge qui sonne pour dire aux piétons qu'ils peuvent traverser et qu'il sera bientôt trop tard
Quelques mots dans une langue que je ne comprends pas…


 



































Jusqu’au dernier moment les gens seront restés discrets et réservés ici
Jusqu’au dernier moment je me serais demandé ce qu’ils ressentent
Joie ou chagrin ?
Colère ou ressentiment ?
Souci ou indifférence ? Va savoir…
Les gens sont très discrets ici
22 septembre deux mille onze
Le bus est là
Il nous faut donc repartir
Comme toujours
Là où nous portent nos pieds
Nous ne sommes pas d’ici
Nous ne vieillirons pas en ce lieu
Mais nous reviendrons
A cause de l'amitié, l’harmonie, la rencontre, 
Enfin de l'indicible...
Je terminerai sur quelques vers d’un poète norvégien du nom de Olaf Hauge
Il dit à peu près ceci :
« Les rivières se rencontrent,
Chacune coulant de sa montagne,
S’attrapent par la main,
Emmêlent leur chant et leur sang.
Ensemble elles continuent leur chemin,
Unies, plus fortes,
Pas une pierre ne les fera trébucher désormais
Personne ne pourra les assécher désormais »
Inch Allah.

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