Une fois tout
rangé, c’était alors le temps des ventres satisfaits et du cognac
Les hommes
buvaient assis près du feu de bois de la cheminée
Mona aussi
Øyvind avait mis
une musique de jazz nordique
C’est tout juste
s’ils ne ronronnaient pas…
Je me souviens
que je regardais un livre qui contenait les toiles qu’une artiste norvégienne
du nom de Borgny Svalastog avait exécutées en 2006 pour l’exposition sur le
pèlerinage de St Jacques de Compostelle en Espagne
« 14
stations + 1 »
Il s’agissait de
toutes les étapes du chemin de croix du Christ avec au bout la résurrection…
C’était le titre
de l’exposition et du livre aussi.
Tous deux m’ont
beaucoup impressionnée.
Il s’agissait de
monotypes, des estampes uniques obtenues par l’application d’une planche de
papier sur une surface lisse où l’artiste avait peint ou dessiné.
Les 15 sonnets
qui accompagnaient les monotypes parlaient d’amour, de souffrances et de la vie
de tous les jours avec ses humbles et banales tâches quotidiennes, un thème que
j’apprécie beaucoup.
Bien sûr,
l’exposition était révolue et même le livre était épuisé.
Tous les efforts
et les contacts d’Øyvind n’y changeront rien.
Un catalogue de
l’expo rescapé quand même…
Øyvind me trouvera
le catalogue d’une autre des expos de la même artiste le surlendemain.
En fait, de sa
visite à Borgny Svalastog qu’il connaît bien, il ramènera trois exemplaires,
pour Anna et Mona aussi.
Quelques mots encore avant d’aller se coucher
Et ce premier
jour de vie en Norvège est alors fini –
Mandag comme on dit ici pour désigner le
lundi.
Chacun a regagné
sa chambre
Bonne nuit tout
le monde…
La nuit était
déjà bien avancée.
Ici la journée
est courte mais la nôtre avait été étrangement longue et dépaysée …
Montant vers la
chambre qui devait être la mienne et celle de Michel pendant sept jours, je me
suis dit que c’est le moment où je suis descendue du train et que je me suis
retrouvée face à face avec Anna dont les yeux brillaient très fort,
Anna qui me
prenait les bagages des mains, me serrait dans ses bras et m’embrassait
C’est ce moment
qui allait marquer ma courte vie dans cette maison et sans doute les jours
d’après.
Michel aussi
avait été ému et pensif. Il avait l’air heureux et serein.
C’est le
rayonnement d’Anna, la lumière qu’elle irradiait qui l’avait le plus émerveillé.
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