Au retour de mon jogging, Michel
n’était pas encore descendu
Øyvind avait déjà
préparé le petit déjeuner, un grand « petit déjeuner » conforme à la
tradition norvégienne: harengs, pâtés, différents fromages, beurre, confiture
et miel, plusieurs genres de pain, thé ou café ou les deux à la suite…
Il lisait le
journal en attendant son petit monde… c’est d’ailleurs dans cette attitude que
je le trouverai tous les matins que nous vivrons à Øyer au retour de mon jogging.
Samir et Mona
étaient également assis autour de la table de la cuisine, silencieux, reposés,
des questions qu’on pouvait lire sur leurs visages, encore un peu surpris et
intimidés d’être là…
Et le petit
déjeuner fut festif, Michel nous ayant enfin rejoints, détendu, plein d’allant
et d’humeur taquine.
Première
découverte du village d’Øyer
Première course
de la journée au bureau de poste où Michel s’est chargé d’envoyer des livres
ramenés de Beyrouth de la part d’une maison d’édition (Dar al-Jadid) à un de
leurs auteurs palestiniens.
Il y avait une
longue queue au bureau de poste et beaucoup de choses à regarder
Nous avons acheté
des cartes postales, des enveloppes et des timbres.
Øyvind s’est
chargé de poster le courrier le lendemain.
Mona et moi avions
pris le temps d’écrire quelques mots à nos amis du Liban et d’ailleurs..
Sortie dans la
vallée avec pour destination Lillehammer, distante de 20 kms.
D’abord le musée
d’art moderne, rénové et agrandi depuis les Jeux olympiques de 1994, et la
visite de l’exposition rétrospective de Gerhard Munthe (1849–1929), un peintre norvégien
du 19ème siècle, également dessinateur, sculpteur et décorateur et
dont les tapisseries, illustrations et dessins de meubles (entre autres
activités..) lui avaient valu en son temps, un très grand succès auprès du
public norvégien et une renommée internationale.
Mais ces succès avaient
laissé Munthe profondément insatisfait ; ils le rendaient triste et le
mettaient en colère. Car c’est en tant que peintre qu’il voulait être reconnu
et non pas dans ces arts qu’il s’entêtait à considérer comme « mineurs ».
A ce propos, on
raconte que lors de l’Exposition universelle de Paris de 1900, deux artistes
norvégiens, Gerhard Munthe et Frida Hansen, avaient obtenu deux médailles d’or
pour leurs travaux de tapisserie. Mais tandis que cette dernière avait été enchantée
et très heureuse d’avoir été primée, ce qui lui assurait une reconnaissance
internationale et devait lui attirer par la suite l’intérêt et le désir d’acquisition des grands musées et
des collectionneurs de toute l’Europe, Gerhard Munthe, lui, avait été déçu et
frustré d’avoir été primé pour une « simple tapisserie ». Il en avait
même été très irrité, contestant la décision du jury de l’exposition, disant
que ce qu’il aurait aimé, lui, c’est d’être reconnu en tant que peintre, la
peinture étant un art majeur, et non pas pour ses « petits travaux
d’amateur » de tapisserie, comme il disait…
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