A Ringebu se trouve aussi une ancienne église du 13ème siècle en
voie de restauration que nous avons également visitée le lendemain ; les
Norvégiens nomment ce type d’église Stave Church.
Au moment même, je n’ai pas demandé la signification de ce nom et j’ai oublié
de le faire par la suite. Ce qui avait retenu mon attention dans cette église où
s’activaient plusieurs techniciens, parce qu’il me semblait étrange et particulier,
païen en quelque sorte, c’était d’y trouver à l’entrée de l’autel et
l’encadrant, de grandes statues du roi et de la reine de Norvège de cette
période…
J’ai cherché une explication une fois rentrée à la maison et j’ai
finalement compris la raison de la présence dans l’église de statues non
religieuses si richement ornées et coloriées….
C’est le roi Christian III qui avait imposé, dès 1537, la croyance luthérienne au Danemark et à la
Norvège, alors partie intégrante de son royaume.Il avait décrété que tous les Norvégiens seront luthériens et il n’y eut pratiquement
aucune opposition populaire à ce décret. La couronne s’était emparé des biens
de l'Eglise catholique dont les lieux de
culte avaient alors été abandonnés ou détruits.
Fusion donc de l’Église luthérienne et de l’État, qui perdure jusqu’à
aujourd’hui. D’où les statues du couple royal de part et d’autre de l’autel,
afin que se perpétue la mémoire de ce roi éclairé et très aimé du peuple
norvégien, bien qu’il ait été danois …
Aujourd’hui, je sais qu’une église est qualifiée de stave (du
norvégien stav) lorsqu’il s’agit d’une église médiévale construite uniquement en
rondins et planches de bois autour de piliers ou poteaux en bois également et
qui supportent la voûte.
C’est donc la technique de construction qui donne son nom à l’église.
Mise à part la Norvège où ces églises existent toujours, seule la Suède
compte une église stave qui a résisté au temps.
A l’avant de la Stave Church de Ringebu, de l’autre côté de la route, se trouve le cimetière, un vaste espace fleuri et entouré de platanes dont les feuilles caduques avaient les couleurs de l’automne, volaient dans tous les sens et jonchaient le chemin ...Michel et moi en avons ramassé toute une brassée de toutes les tailles aux couleurs de l’automne.Une fois rentrés chez Øyvind, nous les avons mises à sécher entre les pages de journaux norvégiens.
Ici les plaques commémoratives du cimetière sont debout, faciles à lire, disposées
comme si elles étaient adossées sur un chevalet de peinture…
Elles sont en pierre et portent gravés les noms, dates et épitaphes de ceux
qui s’y trouvent.
Øyvind m’a dit que deux de ses paroissiens y dorment.
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