lundi 15 octobre 2012

Découverte de la vieille ville dans Lillehammer



Découverte de la vieille ville à présent, d’une zone piétonne avec magasins anciens, boutiques et place du marché où nous avons acheté des fleurs et du persil dont les feuilles rappellent les nôtres …
Razzia chez le fournisseur de couleurs, d’encre, de papiers et de tout le matériel nécessaire à l’atelier de calligraphie ; il y en avait pour tous les goûts, tous les usages, j’aime beaucoup ce genre de dépôt.
Emplettes ensuite chez l’épicier iraqien et au supermarché pour les ingrédients dont nous avons besoin pour la préparation d’un repas de cuisine libanaise, engagement que nous avions pris et que nous comptions bien tenir...
Les gens du Comité Palestine doivent venir dîner chez Øyvind le soir, ainsi qu’Anna et Amanda. Avec Mona, nous avions fait le menu avant de sortir : riz au poulet, taboulé, homos et une salade de fruits comme dessert. Pourvu que tout soit prêt à temps et qu’ils aiment…
Ironie de l’histoire, il y a eu une coupure de courant ce jour-là, ce n’était pas arrivé dans la région ou au village depuis la nuit des temps. Le dîner a été retardé…
Un clin d’œil de plus en direction de Beyrouth et de nos problèmes quotidiens de courant. Certes, « votre venue a arrêté la pluie et fait briller le soleil, mais hélas, vous amenez avec vous les  coupures d’électricité aussi », nous faisait remarquer Astrid, non sans malice.
Avec sa copine qui dirige un musée et dont le nom m’a échappé, elle était arrivée tôt dans l’après-midi, nous avait tenu compagnie pendant qu’on préparait le dîner, attendait le retour du courant avec placidité et s’étonnait de notre nervosité…
Astrid est bibliothécaire, elle travaille à la librairie municipale d’Øyer et fait partie du Conseil œcuménique des Eglises que préside Øyvind.
C’est une belle femme, un visage ouvert et secret en même temps, serein et vigilant à la fois, une longue et épaisse tresse presque blanche.

Nous étions treize ce soir-là autour de la table…
Mais Øyvind n’est pas superstitieux. 
Ce type de croyances l’amuse, pas de Judas parmi nous …
Il a quand même installé le chat à un coin de la table
Kittie, comme  il l’appelle, bien qu’il ne soit plus petit du tout…
Pour calmer les esprits inquiets, nous dit-il…
Nous avons beaucoup rigolé au cours de ce dîner
A cause des toasts portés par presque chacun des dîneurs
Oyvind souriant et en verve, tous les gens présents acquis à sa cause, était assis à un bout de la table,
Chemise blanche sans col, boutonnée au ras du cou,
Il tapait sur son  verre avec son couteau,
Un son cristallin interrompait toutes les conversations,
Un mot de bienvenue pour tous les présents
Et c’était le point de départ de toasts et d’appréciations les plus farfelus,
Certaines très originaux, souvent touchants.  
Je me souviens surtout de celui de Samir qui m’avait amusée et chagrinée à la fois, mais qui, en même temps, en disait long sur son état d’esprit, sa perception de l’accueil qui lui était fait et sur ce qu’il prévoyait d’heureux et de réconfortant dans les suites de son séjour…
Samir disait que loin d’être de passage dans un pays étranger, il avait le sentiment qu’il était enfin de retour chez lui et qu’il pensait qu’une fois rentré chez lui, il se sentirait alors en pays étranger…

Quelques mots encore sur la vallée de Gudbrandsdalen qui abrite le village d’Øyer où nous nous trouvons.
Ses paysages sont si riches, variés et d’une beauté telle qu’on raconte que nombreux sont les poètes, écrivains, musiciens et peintres qui y ont trouvé une grande source d’inspiration.
C’est le pays d’Ibsen, de Hamsun et de Grieg notamment.
C’est là aussi que le Peer Gynt d’Ibsen trouvera enfin la tranquillité de l’être, la sérénité et l’amour au terme de sa folle course à la recherche de son identité et d’une vie idéale.
Durant son premier séjour en Norvège, Michel avait pris, de très belles photos lors de sa  randonnée sur les traces de Grieg dans « Peer Gynt Road ». 
L’une d’elle en particulier, était absolument remarquable
Un champ de fleurs sauvages au milieu duquel il y avait Anna tout à fait reconnaissable bien qu’elle ait été de dos, gracieuse silhouette en jupe longue fleurie, un bouquet de fleurs dans ses mains croisées derrière son dos, la tête penchée vers le sol ...
Sans doute avait-elle décelé dans le tapis d’herbes folles qui jonchaient sa route une plante rare, trèfle ou chèvrefeuille peut-être ou autre chose encore. 

























Dans la forêt sur les traces d’Ibsen et de Grieg. 

le vent soufflait et le temps était à la pluie et à la désolation. C’était le dernier jour de notre séjour à Øyer dans la demeure d’Øyvind et nous étions tendus et tristes en raison de l’immanence de notre départ. Les arbres de la forêt étaient eux aussi noyés par la pluie ; tassés, les branches repliées et secoués par les éclairs, ils se fondaient dans le gris du ciel.  

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